EXTRAIT
, de Silvia Avallone
« Andrea n’avait pas un rapport facile avec son passé. La plupart du temps, il préférait l’oublier. Mais voilà qu’il se retrouvait à Camandona, avec cette odeur typique des kermesses de village : viande grillée et chiottes chimiques derrière les chapiteaux. Il resta là quelques minutes, à fumer sur les dernières marches. D’en haut, il regardait la clairière où se tenait la fête, comme alors : les banderoles, les cocardes et la musique en direct. Et aussi le marché d’artisanat et produits du terroir. Sur la droite, adossé à un petit bois de bouleaux, l’orchestre jouait un slow sous l’éternel hangar transformé en discothèque. Et autour, comme s’il n’y avait qu’un seul îlot de lumière, l’obscurité stagnait telle une mer calme et cependant hostile. »